À l’origine, les EHPAD étaient des lieux de vie avec une assistance médicalisée, mais aujourd’hui compte tenu du vieillissement de la population, entrainant l’apparition de pathologies lourdes et multiples chez les résidents d’EHPAD, ils doivent se réinventer. Pour atteindre cet objectif, un renforcement de l’encadrement est nécessaire, mais également des solutions innovantes pour améliorer la prévention et la prise en charge des résidents.
En France, d’ici 2030, nous comptabiliserons 21 millions de seniors d’au moins 60 ans, dont 3 millions en perte d’autonomie selon les projections de la Drees et de l’Insee. Ce phénomène s’observe dans l’ensemble des pays développés, où l’espérance de vie augmente et le vieillissement de la population s’accélère, créant des déséquilibres auxquels les sociétés doivent s’adapter. L’une des conséquences de cette mécanique démographique est la hausse de l’âge moyen d’entrée en EHPAD, qui est passé en France de 83 à 86 ans depuis 2007. À cela s’ajoute que 38% des résidents ont plus de 90 ans. De cette augmentation soutenue de l’âge de la population (au global et au sein des EHPAD), découle une plus forte dépendance des résidents d’EHPAD et donc une hausse du besoin de soins. En effet, nous observons aujourd’hui qu’un résident d’EHPAD cumule en moyenne 8 pathologies.
L’évolution du profil des résidents d’EHPAD, plus âgés et plus dépendants, renforce encore la surcharge et la difficulté des tâches du personnel soignant, déjà en sous-effectif. En effet, le personnel des EHPAD représente en moyenne 60 salariés pour 100 résidents si l’on compte toutes les catégories de personnel. En fait, ce sont seulement 30 personnes sur 100 qui sont au chevet des pensionnaires.
Ces chiffres cachent une autre réalité. Selon le rapport d’information de l’Assemblée nationale, enregistré le 14 mars 2018, un effectif de 25 ETP (équivalent temps plein) pour 100 résidents ne signifie pas qu’un aide-soignant s’occupe en moyenne de 4 résidents par jour, puisqu’une présence de jour comme de nuit est nécessaire en EHPAD. Si l’on prend en compte le temps de travail hebdomadaire des personnels soignants ainsi que leurs jours de congés et de RTT, cela signifie en réalité que le temps moyen consacré à chaque résident est inférieur à une heure par jour.
Ces chiffres viennent appuyer les révélations récentes (affaire ORPEA) sur la situation des EHPAD en France, et notamment le manque de temps accordé à chaque pensionnaire de la part des équipes soignantes, qui voit leur isolement renforcé.
Par ailleurs, cela génère une perte de sens dans le travail quotidien de ces équipes, pour qui leur engagement réside dans le lien qu’elles créent avec les résidents. Ainsi, à la pénibilité physique liée à l’augmentation du niveau de dépendance des résidents et des soins requis, s’ajoute la pénibilité mentale de ces métiers, souvent facteur d’épuisement professionnel. En résulte une rotation importante des effectifs. Selon la Drees, 15% du personnel des EHPAD a moins d’un an d’ancienneté. 44% des établissements déclarent rencontrer des difficultés de recrutement entraînant la présence de postes non pourvus depuis plus de six mois pour 63% d’entre eux.
Parallèlement, les restrictions budgétaires successives depuis des années, la baisse des dotations publiques, le plan d’économies du gouvernement ayant poussé certains départements à « des coupes franches » dans les dotations pour l’hébergement des personnes âgées, ont mis en péril la qualité d’accompagnement des résidents.
Pour faire face au vieillissement de la population et améliorer la prise en charge des personnes âgées dépendantes il faut adopter des solutions qui permettent à la fois d’améliorer les conditions de travail du personnel soignant et la qualité de vie des résidents. Cela passe par le recrutement de ressources humaines, mais également par la mise à disposition d’outils qui permettent d’optimiser leur temps et leur organisation en les assistant et en les accompagnant afin d’éviter leur isolement.
Comme l’a souligné Cécile Philippe, Présidente de l’Institut économique Molinari : « Toutes les coupes budgétaires ne sont pas synonymes d’efficacité durable. » Il est important d’investir dans des solutions innovantes favorisant la prévention et la continuité de la prise en charge.
Ainsi, la Cour des comptes a révélé qu’en France une personne de 65 ans peut espérer vivre 10 ans en bonne santé, contre 16 en Suède, alors que la France est le pays bénéficiant de l’espérance de vie la plus élevée d’Europe. Cela souligne les conséquences économiques et humaines désastreuses dues au manque de prévention dans notre système de soins.
Face à des résidents de plus en plus âgés, malades et dépendants, il devient urgent de donner à un personnel soignant en sous-effectif et sous-équipé des dispositifs facilitant la prévention et la prise en charge des résidents.
Une série de mesures préventives permettrait de réduire le sentiment de lassitude du personnel, de prévenir l’épuisement professionnel et de remettre la qualité des soins au premier plan. Pour cela, il est nécessaire de fournir aux équipes soignantes les outils capables de détecter les signes de fatigue ou des facteurs prédictifs à risque. Il s’agit de mettre à disposition des moyens permettant d’anticiper les cas d’urgences et d’éviter les risques majeurs liés à une prise en charge tardive.
Or, l’anticipation des situations à risques et l’orientation du patient dans le parcours de soins ne peuvent être réalisées que par un médecin. Cela suppose la présence d’un médecin coordonnateur de manière permanente au sein des EHPAD, ce qui n’est actuellement pas le cas. En effet, selon une étude de 2015 de la Drees, les médecins coordonnateurs sont parmi les professionnels qui manquent le plus en EHPAD. Cette étude révèle que 32 % des EHPAD ne déclarent aucun ETP (équivalent temps plein) médecin coordonnateur dans leur liste de personnel au 31 décembre, 14 % en déclarent moins de 0,2 % des effectifs et seulement 9 % disposent de plus de 0,5 %.
Dans ce contexte de manque et d’indisponibilité des médecins, où la nécessité d’une prise en charge régulière et rapide est indispensable, la télémédecine est une solution permettant de donner accès à un médecin rapidement et de manière sécurisée tout en offrant une qualité de diagnostic équivalente au présentiel.
Bien que le cadre de la télémédecine ait été défini par la loi HPST (Hôpital, Patients, Santé, Territoires) du 21 juillet 2009, le principal frein au déploiement de la télémédecine a été levé récemment puisqu’il a fallu attendre juin 2018 pour devenir éligibles au remboursement de l’Assurance Maladie au même titre que les consultations en présentiel, notamment pour les résidents d’EHPAD.
Ainsi, à la question : Comment parvenir à assurer la disponibilité d’un médecin de manière continue au sein des EHPAD ? Les solutions de télémédecine permettent de fournir une réponse simple et confortable. L’idée est de mettre à disposition du personnel soignant les moyens d’un pré-tri préventif et d’anticiper les risques. Cela a pour conséquence directe l’amélioration du bien-être des résidents comme du personnel soignant. Chacun est rassuré grâce à un encadrement médical plus performant.
Pour les EPHAD, elle assure une meilleure prévention avec une amélioration du suivi médical des résidents.
50% des résidents sont admis à l’hôpital au moins 1 fois/an pour en moyenne 21 jours d’hospitalisation, 1 résident sur 4 a recours aux urgences. Pourtant 50% de ces hospitalisations et 60% des passages aux Urgences pourraient être évitées grâce à la télémédecine*. Cela a pour conséquence une baisse significative de déplacements et du stress associé pour les résidents.
Avoir un accès à un médecin à distance comme lors d’une vraie consultation avec le médecin en direct permet de poser un diagnostic, de détecter les facteurs à risque, d’éviter les déplacements et les ré-hospitalisations inutiles. Le résident bénéficie d’une prise en charge rapide sur site dans un cadre rassurant grâce à l’accompagnement du personnel qu’il a l’habitude de côtoyer sans avoir à subir le stress d’un déplacement. C’est une amélioration de leur confort de vie, rassurante pour les résidents, leurs familles et l’équipe soignante.
Sources : http://www.telemedaction.org
SALLES Nathalie 2017, Télémédecine en EHPAD, Éditions Le Coudrier
Ainsi, pour le personnel soignant, l’enjeu repose sur l’amélioration des conditions de travail et l’absence du sentiment de travail « empêché » qui se définit comme « un travail qui ne peut être mené à bien du fait des contraintes de l’organisation ». En effet, la possibilité d’avoir un avis médical rapide sur l’état des résidents grâce à un diagnostic à distance par un médecin permet une orientation précise d’actions (identification des signes à risque, priorisation des urgences). L’avis médical permet au personnel soignant, d’une part, une meilleure organisation de travail et de gestion de soins des résidents, et d’autre part, de les rassurer grâce à l’aide, au conseil et à l’assistance du médecin à distance, tout en évitant ainsi le sentiment d’isolement.
Ce lien avec le médecin, même à distance, est également une source d’apprentissage, de pratiques et de transferts de compétences interprofessionnelles.
En sachant qu’actuellement, le taux d’arrêts de travail en Ehpad est 1,3 fois supérieur aux autres branches santé, et 2 fois supérieur à la moyenne nationale, toutes branches professionnelles confondues, l’amélioration des conditions de travail (gains de temps, de confort, d’apprentissage et d’assistance médicale) grâce à la pratique de la télémédecine permettrait une baisse du turn-over au sein des EHPAD.
L’utilisation de la télémédecine comme un moyen d’alléger un personnel mis à rude épreuve semble être un axe important à explorer et à renforcer pour les prochaines années.
Dans le contexte actuel où de multiples dysfonctionnements et dénonciations ont conduit à la remise en question du modèle des EHPAD et ont fortement nui à l’image de ces organisations, trouver des solutions pour corriger les manquements et rétablir l’image est indispensable. Cela passe notamment par une meilleure organisation et gestion des résidents, mais également par la mise en place de solutions qui contribuent à cela. La course aux économies n’est clairement pas la solution « magique », au contraire, la réduction de certains foyers budgétaires peut avoir de graves conséquences comme le montre l’affaire Orpea. Cependant, l’optimisation de coûts importants est possible sans affecter la qualité de vie des résidents et des conditions de travail des soignants.
La télémédecine se présente comme une réponse à ce pari quasi-impossible. Elle permet à la fois une meilleure organisation notamment en termes d’accès aux soins, de la prise en charge médicale des résidents, de la gestion des urgences, des déplacements ou encore des hospitalisations. En effet, les études montrent que la pratique de la télémédecine permettrait une réduction de 50% des hospitalisations et de 60% le recours aux Urgences pour les résidents, ce qui ferait baisser d’environ 55% les déplacements évitables. La finalité est la possibilité « d’économies saines » pour le système de santé, pour les établissements EHPAD* mais aussi pour les résidents. Tout ceci sans perdre la qualité de la prise en charge et de soins des résidents, et en offrant aux équipes soignantes un gain de temps, de mobilité et d’accompagnement par des ressources médicales qualifiées. Adopter une solution de télémédecine serait donc pour les Ehpad une solution innovante pour optimiser l’organisation et la gestion de la prise en charge des résidents tout en assurant une qualité de vie et un confort de travail pour les équipes permettant, de surcroit, de « bonnes économies » à l’ensemble des acteurs. Autant d’éléments permettant aux EHPAD de mettre en avant des mesures rassurantes pour les équipes et les familles de résidents : une approche positive et valorisante pour l’image de ces établissements malmenés ces derniers temps.
La télémédecine en EHPAD ouvre la voie à un nouveau modèle de prise en charge médicale grâce à des solutions qualitatives, sécurisées et économiques.
Cependant, parmi la multitude des solutions de télémédecine existantes, comment choisir la solution la plus adaptée à ses problématiques (couverture numérique, mobilité, interopérabilité…) ?
*Selon une étude menée par AESIO FRANCE, les économies dues à la réduction des transports grâce à l’usage de la téléconsultation peuvent varier entre 15 à 30 000€ par an et par Ehpad, (soit l’équivalent d’un ETP pour recruter un AS ou un IDE)
Aujourd’hui sur le marché français, il existe un grand nombre d’acteurs de télémédecine proposant des solutions variées dont certaines plus au moins adaptées aux Ehpad. Au carrefour de la technologie et du médical, ces solutions sont souvent difficilement « appréhendables ». Parallèlement, « la culture santé numérique » des professionnels de santé et médico-sociaux n’est pas encore suffisamment étoffée, car il s’agit d’un marché innovant et en construction. Ceci rend donc le choix de la solution compliqué /erroné et conduit souvent à l’acquisition de solutions non adaptées à l’environnement et aux besoins. Sans formation, ni accompagnement, délaissée, seule avec ces « engins MedTech », l’équipe soignante a du mal à les adopter et en pérenniser l’usage. Ces solutions, souvent imposées par la direction, non adoptées par le personnel soignant (l’usager principal de ces outils) finissent donc très souvent « au placard ».
Alors avant de choisir une solution de télémédecine, un directeur d’Ehpad doit établir une liste de ses problématiques (Quel usage ? Y a-t-il des médecins locaux, des infirmiers ? Quelle est la qualité de la couverture numérique ? Quels modes de financements existent ? etc) et consulter son personnel médical et soignant afin de les faire adhérer à ces nouvelles pratiques et solutions.
Comme en témoignent les chiffres de la DRESS, 75% des résidents ont besoin d’être accompagnés pour tout déplacement. Dans ces conditions, ne faudrait-il pas opter pour des solutions mobiles permettant d’apporter la télémédecine au chevet du patient ? La mallette de télémédecine apparait comme la meilleure solution en réponse à ces problématiques car les équipes peuvent l’apporter au chevet du résident sans même devoir l’habiller ou le déplacer de son lit. Le résident peut ainsi bénéficier d’une téléconsultation avec un médecin à distance tout en gardant un confort indéniable. Cela aurait également comme bénéfice un gain de temps et de mobilité pour les équipes soignantes.
Donc les Ehpad doivent privilégier des solutions offrant une grande mobilité et les préférer aux bornes ou cabines de téléconsultations (qui obligent le résident à se déplacer). Par ailleurs, ces dernières sont souvent plus coûteuses.
Grâce à la portabilité et à la mobilité qu’offre la mallette de télémédecine, le champ de cas d’usage est assez large. Ellepeut être aussi utilisée pour la prise en charge des résidents en Ehpad « hors les murs », des personnes âgées au domicile, en résidence séniors, ou toute personne vivant dans la région, ayant des difficultés d’accès aux soins et ne pouvant pas toujours se déplacer ; cela permet également d’assurer le suivi et la continuité des soins pour les malades chroniques du territoire.
Aussi, en fonction de l’organisation de l’offre de soins territoriale et de la disponibilité des ressources médicales locales, la mallette de télémédecine peut être utilisée de manière mutualisée par plusieurs acteurs du territoire (collectivité, communauté de commune, Ehpad, pharmacie, médecins, IDEL, maison de santé), et ainsi permettre le partage des coûts pour un seul et même objectif : faciliter l’accès aux soins et pallier le manque de médecin sur le territoire. La gestion mutualisée de la mallette de télémédecine est une solution optimale d’organisation de l’offre de soins d’un territoire en coordination ou en appui des ressources médicales locales.
La mallette de télémédecine BewellConnect a été pensée pour ce type de cas d’usage, légère (-5kg), enrichie de plus de 9 dispositifs médicaux et de la technologie de télémédecine, avec une connectivité optimale (grâce à la 4G, au Wifi et Bluetooth). Idéale pour évaluer l’état des résidents, mesurer les paramètres vitaux et effectuer une visioconférence sécurisée suivi d’un diagnostic à distance, elle est simple d’utilisation.
Les équipes BewellConnect accompagnent les équipes soignantes grâce à une formation de prise en main et un accompagnement continu du personnel soignant.
L’utilisation de la mallette nécessite la présence d’un aidant aux côtés du résident pour le rassurer et assister le médecin à distance. Ce fonctionnement coopératif permet un plan de soins concerté, en lien avec les équipes soignantes qui sont en première ligne auprès des résidents.
En termes économique, la mallette de télémédecine est nettement plus attractive et abordable que d’autres solutions existantes sur le marché (type bornes ou cabines de téléconsultations) qui sont également moins adaptées aux Ehpad.
Vous êtes intéressés par le déploiement d’une solution de télémédecine humaine, mobile et économique qui améliore la prise en charge des résidents de votre EHPAD et les conditions de travail de votre personnel ? Vous souhaitez une démo de la mallette de télémédecine ? Contactez-nous et parlons ensemble de votre projet !
** DREES 2015, L’hébergement des personnes âgées en établissement Les chiffres clés